La position est soutenue par Freikirchen.ch et le Réseau évangélique suisse (SEA-RES).
Mandaté par le Réseau évangélique suisse (SEA-RES) et Freikirchen.ch, Christian Public Affairs (CPA) s’engage avec détermination contre l’initiative cantonale du canton de Zurich intitulée « Assouplissement temporaire des horaires d’ouverture des magasins ». Cette proposition, qui vise en réalité une extension significative du travail dominical, va à l’encontre des principes fondamentaux d’un dimanche sans travail et met en péril la cohésion sociale ainsi que la santé des personnes actives.
L’Alliance pour le dimanche, avec laquelle nous sommes alliés sur cette question, a elle aussi exprimé son opposition claire à cette initiative. Ensemble, nous disons non à ce pas de plus vers la banalisation du travail dominical.
De quoi s’agit-il concrètement ?
L’initiative du canton de Zurich vise à assouplir de manière significative l’interdiction du travail le dimanche (art. 18 LTr ; art. 19 al. 6 LTr). Concrètement, elle permettrait l’ouverture des magasins jusqu’à douze dimanches par an sans autorisation spéciale – contre quatre actuellement. De nombreux cantons n’exploitent déjà pas pleinement cette possibilité. Le changement proposé ne constituerait donc pas seulement un élargissement notable, mais aussi un signal dangereux : l’exception deviendrait la règle.
Notre position : préserver le dimanche sans travail
SEA-RES et Freikirchen.ch s’opposent clairement à cette initiative pour les raisons suivantes :
- Préserver le dimanche comme jour de repos commun
Le dimanche est, pour de nombreuses personnes en Suisse, un jour de repos, de lien social et familial, ainsi qu’un moment important pour les traditions religieuses et ecclésiales. Des études en médecine du travail confirment que des jours de repos réguliers sont essentiels pour la santé et la résilience des salariés. - Érosion progressive de la loi sur le travail
Déjà aujourd’hui, plus de 15 % des personnes actives travaillent régulièrement le dimanche – une tendance à la hausse. Des exceptions existent déjà : dimanches d’ouverture dans les gares, les stations-service et jusqu’à quatre dimanches par an sans autorisation. Une nouvelle extension n’est ni nécessaire ni proportionnée. - Attendre les résultats de la consultation
La révision en cours de l’Ordonnance 2 relative à la loi sur le travail (OLT 2), concernant le « travail dominical dans les quartiers touristiques urbains », est encore en phase de consultation. Il serait prématuré de décider d’un nouvel assouplissement sans tenir compte des résultats de ce processus.
Les critiques de l’Alliance pour le dimanche
L’Alliance pour le dimanche souligne à juste titre que le titre de l’initiative – « temporaire » – est trompeur. Aucune limitation dans le temps n’est clairement définie. Il s’agit en réalité d’un élargissement massif et durable du travail dominical, qui avait pourtant été rejeté il y a seulement quelques années (voir l’amendement Noser dans la loi Covid).
Pour l’Alliance pour le dimanche – et également pour CPA – il est évident que le repos dominical est une valeur sociale fondamentale, qui doit primer sur les intérêts économiques particuliers. Le dimanche permet un rythme équilibré entre travail et repos, indispensable au bien-être physique et mental. Dans le commerce de détail notamment, les charges physiques et psychiques sont déjà importantes – une augmentation du travail dominical ne ferait qu’aggraver la situation.
Le dimanche protégé par la loi est un pilier culturel et social de notre vie collective. Il contribue non seulement à la santé, mais aussi à la vie familiale, ecclésiale, associative et communautaire. L’extension proposée des ouvertures dominicales à l’équivalent de « trois mois d’Avent » dénature le sens initial de l’exception prévue avant les fêtes, et va à l’encontre de l’esprit de la loi sur le travail.
Christian Public Affairs continuera à s’engager pour la protection du dimanche sans travail – dans l’intérêt des salariés, de la société, et de nos valeurs religieuses et sociales communes. Le repos dominical doit rester une exception à la logique économique. Nous remercions toutes les organisations qui s’engagent à nos côtés pour cet objectif.